La justice en philo

La justice

Ici, c’est l’année du bac philo. Pour ne pas se contenter de cours tristounets, nous avons choisi d’aborder le sujet en famille en élargissant notre culture philosophique. Depuis quelque temps, chaque semaine, nous sélectionnons un philosophe. Nous avons ajouté à ce rituel d’étudier les 17 notions du programme de philo de terminale générale. Après l’art, le travail, la technique, la conscience, l’inconscient, la nature, la liberté, le bonheur, le temps, le langage, le devoir, la raison, la science, la vérité et la religion, passons à la justice.

Des vidéos pour mieux cerner la notion

Les thèses, références et exemples que nous avons notés

  • Platon : Mythe de l’anneau de Gygès → on agit bien par peur de la sanction. La justice est ce qui permet de maintenir l’ordre parfait dans la cité (esprit/cœur/ventre), une organisation harmonieuse de la vie sociale. Il accorde une grande importance à la stabilité. La justice est une vertu.
  • Aristote : La justice est « la disposition à accomplir des actions qui produisent et conservent le bonheur pour une communauté politique ». 3 formes de justice : la justice pour les contrats (c’est juste si ça repose sur des biens de même valeur), la justice qui répartit les biens dans la cité selon le mérite et la justice qui établit les sanctions en fonction des fautes. L’égalité est le fondement de la justice.
  • Pascal : « La justice est ce qui est établi et ainsi toutes nos lois établies seront nécessairement tenues pour justes sans être examinées puisqu’elles sont établies. » Le juge doit la respecter parce que la loi est la loi.
  • Hobbes : Les hommes se mettent en société parce qu’ils désirent se sentir en sécurité. Les individus acceptent le pouvoir du souverain parce qu’il est apte à faire appliquer la loi, et donc à les protéger de la crainte permanente de la mort violente. Donc ils sont d’accord pour renoncer à des libertés.
  • Montesquieu : Le droit positif (les lois) doit être la traduction du droit naturel (la raison humaine). Il préconise la séparation des pouvoirs pour garantir au peuple la sûreté et l’expression de ses libertés individuelles.
  • Kant : On doit pouvoir faire usage de notre raison afin de ne pas être instrumentalisé par le gouvernement. Il faut consentir à une loi (du latin consentire = sentir ensemble). Il croit dans le progrès des hommes et donc en celui de la justice. On pourrait atteindre un accord entre la justice-institution et le sentiment de justice grâce à la diffusion des Lumières. Le progrès de l’esprit humain va permettre le progrès de la justice.
  • Bentham : Utilitariste : il faut maximiser le bonheur de manière quantitative. Cf. le dilemme du tramway : 4 personnes d’un côté, vers lequel le tram se dirige, 1 de l’autre. Faut-il ne pas intervenir (4 morts) ou intervenir (1 mort).
  • Hegel : La justice progresse par l’expérience. On avance par essais-erreurs, pour se rapprocher d’une meilleure justice.
  • Thoreau : Invente le concept de désobéissance civile : refuse une loi injuste mais accepte les autres. Il a refusé de payer ses impôts aux US car ils faisaient la guerre au Mexique et pratiquaient l’esclavage.
  • Freud : Une loi doit assurer la sécurité. Les hommes recherchent la protection par les lois comme le petit enfant recherche la sécurité auprès de ses parents quand ça ne va pas.
  • Arendt : La banalité du mal : le nazi Eichman n’était qu’un fonctionnaire médiocre et pas un génie du mal. Il était juste incapable de penser et ne faisait qu’exécuter. → La raison doit intervenir pour contrer la violence.
  • Rawls : La justice prévaut sur tous les autres impératifs. Plus fort que la stabilité, l’efficacité, l’organisation. Elle doit être égalité (la même pour tous) et équité (offrir à chacun ce qui lui est dû). Des inégalités peuvent exister (usage de la force pour la police) si c’est bénéfique à tous.
  • ex divers : Antigone va enterrer son frère malgré l’interdiction et sachant qu’elle sera condamnée à mort, par sentiment de justice. Créon, lui incarne la justice en tant qu’institution, puisqu’il décide ce qui est autorisé ou pas. → opposition entre le sentiment de justice et l’institution de la justice. / Il est illégal de déserter en temps de guerre, mais cela devient légitime si l’armée commet des crimes contre l’humanité. / Rosa Parks a refusé la ségrégation dans le bus aux US → une étape dans les avancées vers plus de justice alors qu’elle refusait quelque chose de légal. / Gandhi : « Renoncer à la désobéissance, c’est mettre la conscience en prison. » / Martin Luther King : « Chacun a la responsabilité morale de désobéir aux lois injustes. »

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