L’État en philo

L'Etat

Ici, c’est l’année du bac philo. Pour ne pas se contenter de cours tristounets, nous avons choisi d’aborder le sujet en famille en élargissant notre culture philosophique. Depuis quelque temps, chaque semaine, nous sélectionnons un philosophe. Nous avons ajouté à ce rituel d’étudier les 17 notions du programme de philo de terminale générale. Après l’art, le travail, la technique, la conscience, l’inconscient, la nature, la liberté, le bonheur, le temps, le langage, le devoir, la raison, la science, la vérité, la religion, la justice, terminons par l’État.

Des vidéos pour mieux cerner la notion

Les thèses, références et exemples que nous avons notés

  • Machiavel : La légitimité vient de l’habileté du prince et non pas d’un droit divin. « En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. » But pas moral mais efficace. Il invente la raison d’État : l’État peut violer la loi si cela permet de conserver l’ordre social. « La fin justifie les moyens. »
  • Locke : pouvoir de l’État limité à la sphère publique (liberté et organisation de la propriété privée). Ni religion, l’économie, etc. À l’état de nature, l’homme est libre et solidaire, mais misère et faim. Contractualiste. Il faut un État pour arbitrer les conflits. Mais l’homme garde un droit de résistance.
  • Hobbes : L’État a tous les pouvoirs, sinon les hommes voudront le renverser et retomberont dans la guerre civile. À l’état de nature (sans gouvernement), la vie de l’homme est solitaire, pauvre, brutale et brève. « L’homme est un loup pour l’homme » : danger car affrontement permanent. Donc État sécuritaire nécessaire. Image du Léviathan, monstre biblique énorme, seul capable de maintenir la paix, protéger l’homme. Vision pessimiste. Aussi contractualiste.
  • Kant : Les États sont voués à disparaître au profit d’une communauté internationale. Humains élus donc raisonnables et sensibles -> méfiance.
  • Nietzsche : « L’État est le plus froid des monstres froids. » Dépourvu de sentiments et ne pense qu’à l’efficacité. Il ment en affirmant qu’il est le peuple. Hostile à la créativité et valorise le travail donc le peuple n’a plus la force de se rebeller. Le surhomme est doté d’un potentiel illimité.
  • Rousseau : La légitimité repose sur le pacte du contrat social. Les hommes ne se soumettent à une autorité que par un pacte librement consenti en échange de la sûreté et de la liberté autorisée par la loi. Notion de consentement, de volonté générale. À l’état de nature, l’homme est naturellement bon, mais la société pourrait l’entraîner loin de sa bonté naturelle. Mais l’État n’est légitime que s’il préserve au maximum nos libertés. Pour la démocratie directe.
  • Toqueville : A observé la démocratie aux US. Met en garde contre conformisme, individualisme excessif et tyrannie de la majorité. Risque : que l’on devienne désintéressé de la pratique démocratique. Défi permanent pour trouver un équilibre entre égalité et liberté. Pour la démocratie participative : le peuple délègue le pouvoir au gouvernement.
  • Marx : L’État est au service de la classe dominante. Seul l’éveil des consciences permettra d’abolir l’État capitaliste au profit du socialisme.
  • Arendt : Totalitarisme = l’idéologie prime sur l’individu et vise une domination totale. Un seul parti, propagande, terreur.
  • ex divers : Un trop grand culte de l’État peut mener au totalitarisme. Anarchisme : ni dieu, ni maître → pas de gouvernement. / « L’État, c’est moi ! » : pouvoir absolu.

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