Deux ouvrages lus récemment autour de la langue française et des joies de l’orthographe ! J’en ai lu des extraits à voix hautes à mes enfants.
Au bonheur des fautes : Confessions d’une dompteuse de mots, de Muriel Gilbert, chez Vuibert
Correctrice au Monde, l’auteure explique son métier et son amour de la langue (et même des fautes) avec humour. Au passage, elle révèle de nombreuses règles du français, dans des encadrés ou au fil du texte. D’une lecture facile, cet ouvrage propose donc à la fois une plongée dans les coulisses d’un métier dont on entend rarement parler, mais aussi des explications à propos d’une myriade de bizarreries de notre langue, avec des astuces pour les retenir. Et le ton n’est pas celui d’une donneuse de leçons qui serait au-delà d’une faute d’orthographe, c’est léger et plein d’humour !
Au commencement était le verbe… Ensuite vint l’orthographe ! de Bernard Fripiat, chez Points
L’auteur explique en 138 points les « subtilités » de l’orthographe, en fonction de leurs origines mais aussi et surtout des grammairiens qui ont réussi ou pas à imposer des règles pas toujours très justifiées, mais qui perdurent encore aujourd’hui.
C’est intéressant à lire parce qu’il y a bien des mots dont l’orthographe étonne, et l’on comprend mieux aussi d’où cela vient. Mais ce livre m’a surtout permis de réaliser à quel point il est faux que les difficultés de l’orthographe actuelle viennent de l’évolution de son usage, ce qui me paraissait justifié et même non dénué de valeur. Au-delà de l’étymologie, ce sont surtout des décisions prises par des grammairiens ou des membres de l’Académie française qui en ont fait ce qui complique la vie de tous ceux qui apprennent à écrire le français. Ce qui me semble moins justifié et appréciable ! Et ce livre permet aussi de réaliser à quel point l’orthographe est désormais figée et limitée dans son évolution naturelle, ce qui condamne tous les projets de simplification (le dernier à avoir fait parler de lui dans les journaux étant loin d’être la première tentative). En bref, cela rend notre langue bien moins vivante qu’elle ne l’a été par le passé !