
Le 11 novembre est férié pour marquer l’anniversaire de l’armistice de 1918 et donc la fin de la Première Guerre mondiale. Mes enfants ont souhaité rendre hommage à leur manière aux Poilus, les soldats de la guerre de 14-18. Pour cela, nous nous sommes basés sur l’intrigue du petit roman Le mystère du poilu, qui nous permettait d’allier nos intérêts pour l’histoire et pour la généalogie.

Comme les personnages du livre, nous sommes allés voir le monument aux morts local. De nombreux noms y sont gravés pour la guerre de 14-18.

Chacun de nous a choisi un soldat, au hasard, car nous n’avons pas de famille dans la commune (et pas de soldats morts pour la France dans nos ascendants directs). En fait, par précaution, nous en avons choisi trois au cas où nous rencontrions des difficultés pour retrouver leurs traces.

Nous avons ensuite consulté le site Mémoire des hommes, qui recense tous les soldats morts pour la France pour différentes guerres dont celle de 14-18. A titre d’exemple, voici une recherche concernant « RICHOMME P G » tel qu’il était identifié sur le monument. (Certains monuments peuvent indiquer les prénoms complets, voire donner des dates.)

En cliquant sur « recherche globale », à droite, on peut faire une recherche nominative dans les bases de données. Nous avons donc cherché nos Poilus d’adoption et retrouvé leurs fiches. Voici celle de Prosper Georges Richomme, facilement trouvé avec son nom de famille et ses initiales (évidemment, c’est plus simple si vous choisissez un patronyme pas trop commun, surtout si, comme nous, vous ne disposez pas au départ des prénoms).

Cette fiche donne des informations utiles pour creuser davantage : ses dates et lieux de naissance et de décès, son grade, son corps (112e régiment d’infanterie) et sa classe (c’est-à-dire l’année de ses 20 ans, où il a été mobilisé par l’armée). A partir de là, il est facile de trouver son registre matricule sur le site des archives de Paris : Prosper Georges Richomme a fait partie de la classe de 1915, recruté par le 3e bureau de Seine, avec le matricule 5578. La fiche matricule nous apprend l’identité de ses parents, son adresse au moment de sa mobilisation, son métier, sa description physique et quelques détails sur son service dans l’armée.
La date et le lieu de naissance permettent de trouver l’acte de naissance du soldat. Sur cet acte, on retrouve quelques informations complémentaires : son père exerçait lui aussi le métier de peintre en bâtiment. Il était absent au moment de la déclaration de naissance, aussi la sage-femme s’en est-elle chargée. Nous avons également découvert que le jeune soldat s’est marié au début de la guerre, en 1915.
Quelques clics plus tard, nous avions sous les yeux l’acte de mariage en question. Nous y découvrons le décès du père du marié deux ans auparavant, ainsi que l’identité de l’épouse et des parents de celle-ci. Surprise : nous apprenons que le mariage a été l’occasion de légitimer un enfant né quelques mois plus tôt et déclaré donc sous le nom de la mère.

Ces informations permettraient de creuser aisément davantage :
- nous pourrions chercher les ascendants, puisque nous disposons des noms des parents, des lieu et date de décès du père, d’une adresse pour la mère et de leur âge à tous deux à la naissance de Prosper Georges. Par ailleurs, l’un des témoins du mariage de notre Poilu est indiqué comme le grand-père de l’époux, ce qui donne encore des pistes ;
- nous pourrions chercher l’acte de décès de Prosper Georges et voir si d’autres informations y figurent, mais aussi chercher dans les recensements (mais celui de 1916 n’a pas eu lieu, il faudrait donc remonter à 1911) ;
- nous pourrions creuser du côté de son épouse, grâce aux informations de l’acte de mariage ;
- nous pourrions partir à l’inverse du côté de la descendance et nous intéresser au fils qui a été légitimé par le mariage.
Nous n’avons pas suivi ces pistes, notre projet étant axé sur la guerre de 14-18, ce portrait de notre Poilu nous suffisait en l’état. Pour le finaliser, nous avons choisi de réaliser un sketchnote qui permet ainsi de garder une trace visuelle de nos recherches.
