Pour le défi écolo Ma petite planète (notre deuxième participation), nous avons décidé de nettoyer autant que possible un square, pas très loin de la bibliothèque où les garçons ont passé leur après-midi. Rendez-vous est pris pour le goûter, je les retrouve sur place. Nous sommes chacun équipés d’un sac-poubelle et d’un gant.
Au premier regard, le square ne paraît pas trop sale et je m’interroge même sur la réussite de notre projet. Nos sacs-poubelle ne sont pas immenses, mais nous avons décidé de les remplir autant que possible. Ce matin, déjà, toujours pour le même challenge, nous avons rempli des bouteilles de 50 cL et 1 L, récupérées dans le bac du recyclable, de mégots de cigarettes. Aucune difficulté : des mégots, il y en a partout. À croire qu’assumer son choix de fumer en transportant un de ces petits cendriers de poche que l’on distribue à maintes occasions est trop demander.
Nous nous accroupissons autour d’un banc et commençons à remplir nos sacs. Cela nécessite d’ouvrir les yeux au départ, un peu comme lorsque l’on est en pleine nature et qu’il nous semble qu’il n’y a pas la moindre petite bête. Et puis, en restant tranquille et en s’exerçant à distinguer les tons de vert, on commence à repérer de nombreuses formes de vie. Même expérience ici : de l’herbe, des feuilles mortes. Et puis, ici, un mégot, une capsule de bouteille de bière, un bout de plastique. Là, un tesson de verre, un fil métallique entortillé. Nous regardons, et nous voyons de plus en plus. Les cannettes et flasques d’alcool vides, jetées sous les buissons. Les déchets enfoncés dans le sol à coup de talons, en partie recouverts de terre, qui avaient échappé au premier regard. Une pile AA, que son ancien propriétaire a jugé normal de jeter sous une haie au lieu de l’amener dans n’importe quelle supérette proposant une collecte.
Le square est bien plus sale que nous ne l’avions d’abord vu, bien plus pollué et bien moins accueillant. Nos sacs-poubelle se remplissent sans effort, ils sont insuffisants pour faire plus qu’une petite zone, et encore, nous ne parvenons pas toujours à attraper ce que nous distinguons à présent. Ce square, c’est une poche de verdure pour les jeux des enfants et pour le repos et la détente des adultes. Mais c’est aussi un espace de vie noyé sous les déchets.
Trois sacs débordants sont partis à la poubelle aujourd’hui, goutte d’eau dans l’océan de ce qu’il reste à faire, mais notre contribution néanmoins.